Ivan Tourgueniev (1818-1883) avait débuté par les Récits d'un Chasseur, qui l'avaient d'emblée classé hors de pair. «Il acheva de s'insinuer dans les cœurs, dit M. Melchior de Voguë [La Russie. Librairie Larousse.], avec d'exquises petites nouvelles du même ordre, avec des romans sentimentaux, comme la Nichée de Gentilshommes, dont le charme reste toujours jeune pour nous, grâce à la discrétion, à la sobriété des moyens qui le produisent. Dans Roudine, il analysait le manque de volonté, l'absence de personnalité morale qu'il reprochait à ses compatriotes, plaisamment et trop sévèrement, quand il disait: «Nous n'avons rien donné au monde, sauf le samovar; encore n'est-il pas sûr que nous l'ayons inventé.» Dans Pères et Fils, il sondait le fossé infranchissable qui s'était creusé entre la génération du servage et celle de 1860; il diagnostiquait et baptisait le premier le mal qui allait ronger les nouveaux venus, le nihilisme. Il en suivit les progrès croissants dans Fumée; il en décrivit les manifestations extérieures dans Terres vierges. « Eaux printanières » (1871). Dans ce roman Tourgueniev explore le mystère de la séduction féminine, une toute puissante magie capable de transporter l´homme dans le monde de l´au delà de la raison. Maria Nicolaïevna, femme belle et riche, fait un pari insensé avec son mari : celui de séduire Dimitri, l´ami de ce dernier.
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