From the Author:
J'aurais voulu ne pas connaître ce regret, celui de n'avoir rien pu faire, rien su faire pour empêcher ça. Pourtant ils renaissent, là-bas. Et même si nos présences en SALONE, n'ont finalement laissé qu'une trace insignifiante, puisse ce roman, grâce à vous lectrices et lecteurs, "renvoyer la balle", celle-ci pacifique et chargée d'une poudre fertile, pour aider à l'ensemencement du futur. J'ai voulu Salone, puissant, terriblement puissant et je vous le présente ainsi, préfacé par le chanteur Bai Kamara pour la mémoire et l'avenir de ce petit pays d'Afrique. Vous rencontrerez Gladys, Nelson, Shaun, Suad et les autres. Vous les aimerez ! Vous partagerez leurs destins. Ensuite n'aurez vous plus qu'une envie : dire à ceux qui simulent l'ignorance ou prônent le désintérêt parce que - "c'est L'Afrique" : ne laissons jamais notre monde parvenir jusqu'aux confins du non-choix !
Laurent Bonnet
Excerpt. © Reprinted by permission. All rights reserved.:
Il se souvenait... Ce dernier dimanche de mai 1997, le premier départ de Suad.
Le premier orage de la saison s'abattait sur le cap Sierra.
Nelson et Shaun s'étaient réfugiés dans la cabane. Les éclairs transperçaient la grisaille et illuminaient l'écume. Une pluie lourde polissait l'océan et désagrégeait le sable, laissant se former un immense delta de veines rougies par la terre des collines. Le coup d'état avait eu lieu à l'aube. Nelson avait prononcé d'un ton neutre : «Koroma a pris les clefs de Salone.
Il va faire entrer le RUF à Freetown, rapidement, demain peut-être...»
Dans le fracas de la tempête, Shaun avait perçu le claquement d'une portière de petite voiture. Suad était apparue puis, venant se blottir contre lui, elle avait murmuré, presque inaudible :
- Yan m'a quittée. Il a un dernier rendez-vous à Hamilton avec Curtis et Abubacarr. Il prend l'avion demain. Il m'a juste dit : «Quand tout est fini je reviens.»
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