Extrait: ... l'union rétablie de la famille royale. La maîtresse au contraire lui était un objet d'horreur. Au retour sa (p. 217) voiture fut arrêtée à la Ferté, elle faillit être mise en pièces. À Paris, elle osa aller voir la rentrée du roi, se mêler à la foule; elle fut accablée d'affronts, on lui cracha au nez. Elle rentra désespérée. Tout son orgueil l'abandonna. Elle écrivait à Richelieu (pour le montrer au roi) que, si elle pouvait rentrer, elle ne demanderait nulle vengeance, ne ferait nulle condition, se rendrait à l'ordre du maître. (Rich., VII, 51.) Elle était à ses pieds. Mais d'autre part le Roi, qui avait vu à Metz la bonté de la reine, sa passion pour lui, qui voyait la foule si heureuse de leur réconciliation, ne pouvait qu'hésiter à rompre encore, à mécontenter tout le monde. Loin de disgracier les amis du Dauphin, il avait désigné (octobre) M. de Châtillon pour l'honorable mission d'aller recevoir la Dauphine. Tout cela agissait si bien qu'après ce long sevrage d'amour physique, il pensa à la reine. C'était la nuit du 9 novembre. La reine était couchée. Ses femmes entendirent gratter à la porte de la chambre. Elles dirent: C'est sûrement le Roi. La chose était peu vraisemblable après une interruption de quatre années. La reine, fort timide (de son infirmité), en avait presque peur. Elle dit: Vous vous trompez. Dormez. Avertie une seconde fois, elle fit même réponse. À la troisième fois où l'on gratta plus fort, elle se décida à faire ouvrir. C'était trop tard. Le Roi était piqué. Il traversa le Pont-Royal et alla tout droit rue du Bac, où sa maîtresse demeurait (Rich., VII, 53). Elle s'y attendait si peu qu'elle fut comme foudroyée, s'évanouit. Puis, sentant mieux son avantage, elle reprit toute sa hauteur. Il s'excusait. Elle dit: (p. 218) Je me tiens contente de ne pas être envoyée par vous pourrir en prison. Quant à retourner à Versailles, il faudrait pour cela faire...
"synopsis" may belong to another edition of this title.