Extrait: ...pas le duc d'Anjou. - Bah! on aime toujours un prince du sang. - Mais comment monseigneur le duc d'Anjou, s'il soupçonne ma maîtresse d'aimer M. le comte du Bouchage ou M. le duc de Joyeuse, a-t-il eu l'idée de l'enlever à celui qu'elle aime? - Bonhomme, dit Aurilly, tu as des idées triviales, et nous aurons de la peine à nous entendre, à ce que je vois; aussi je ne discuterai pas; j'ai préféré la douceur à la violence, et maintenant, si tu me forces à changer de conduite, eh bien! soit, j'en changerai. - Que ferez vous? - Je te l'ai dit, j'ai plein pouvoir du prince. Je te tuerai dans quelque coin, et j'enlèverai la dame. - Vous croyez à l'impunité? - Je crois à tout ce que mon maître me dit de croire. Voyons, décideras- tu ta maîtresse à venir en France? - J'y tâcherai; mais je ne puis répondre de rien. - Et quand aurai-je la réponse? - Le temps de monter chez elle et de la consulter. - C'est bien; monte, je t'attends. - J'obéis, monsieur. - Un dernier mot, bonhomme: tu sais que je tiens dans ma main ta fortune et ta vie? - Je le sais. - Cela suffit, va, je m'occuperai des chevaux pendant ce temps. - Ne vous hâtez pas trop. - Bah! je suis sûr de la réponse; est-ce que les princes trouvent des cruelles? - Il me semblait que cela arrivait quelquefois. - Oui, dit Aurilly, mais c'est chose rare, allez. Et tandis que Remy remontait, Aurilly, comme s'il eût été certain de l'accomplissement de ses espérances, se dirigeait réellement vers l'écurie. - Eh bien? demanda Diane en apercevant Remy. - Eh bien! madame, le duc vous a vue. - Et.... - Et il vous aime. - Le duc m'a vue! le duc m'aime! s'écria Diane; mais tu es en délire, Remy. - Non; je vous dis ce qu'il m'a dit. - Et qui t'a dit cela? - Cet homme! cet Aurilly! cet infâme! - Mais s'il m'a vue, il m'a reconnue, alors. - Si le duc vous eût reconnue, croyez-vous qu'Aurilly oserait se présenter devant vous et...
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