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Enfants trouvés et abandonnés de la Gironde, de la Dordogne et du Périgord au XIX° siècle : A la campagne où ils grandissaient on les appelait « bourdeaux », en référence aux lieux de mauvaise vie, de mauvaises mères, des bordels. Lorsqu'une mère, en abandonnant son enfant, s'attache à envelopper cet abandon d'un épais mystère, l'enfant sera ordinairement illégitime, quelquefois adultérin. Ordinairement la mère a besoin du secret, parce qu'elle veut sauver sa réputation ; si elle n'a de moyens d'existence que dans son travail, elle craint aussi de perdre la position qui le lui procure. Si elle fille encore, elle appréhendera de voir s'évanouir pour elle l'espoir d'un établissement. Mais des personnes aisées, et même riches, recourent aussi à ce moyen de voiler leur faute. Le dépôt dans un hospice leur assure un secret bien plus inviolable qu'un placement en nourrice qui appellerait des confidents.Quelquefois pour mieux s'assurer du secret, on fait porter l'enfant dans un hospice plus ou moins éloignés ; il y a des gens qui font de ce transport un objet habituel de commerce. La Manufacture pouvait se définir comme un rouage essentiel de la direction des hôpitaux de la ville de Bordeaux, comme un lieu de passage ou comme un lieu de vie. C'est à la Manufacture que se situaient les services qui traitaient de la vie des enfants qui pouvaient être regroupés en trois catégories en 1811. Les enfants trouvés dont les parents ne sont pas connus - ce sont les plus nombreux jusqu'en 1852. Les enfants abandonnés nés de parents connus qui d'abord élevés par eux ou par d'autres personnes, en sont délaissés, sans qu'on sache ce que les pères et mères sont devenus. Les subsistants : leur parents sont connus. Ils sont placés provisoirement. Par la suite, certains jeunes ont été classés dans les indigents, orphelins, etc. C'est par le moyen du Tour que le nourrisson faisait son entrée officielle dans la société. « Nous ignorons comment été faite la boîte de l'Hôpital Saint-Louis, mais nous savons mieux qu'elle était celle de l'Hôpital de la manufacture auquel l'Hôpital Saint Louis fut réuni en 1772. Elle se composait d'une barrique vide dont on avait scié dans le sens vertical près de la moitié des douves, de façon à conserver intacte la partie inférieure. La barrique était montée sur un pivot central. Un autre pivot la maintenait dans sa partie supérieure et c'est ainsi qu'elle pouvait tourner facilement sur elle-même. Elle était placée juste derrière la façade principale de la maison et communiquait avec l'extérieur par une large baie circulaire pratiquée dans le mur, à hauteur d'appui. A travers cette ouverture on passait l'enfant que l'on déposait dans la barrique. On faisait ensuite pivoter celle-ci, on sonnait et la soeur venait prendre le petit abandonné dans la sinistre machine. On comprend qu'on ait pu y introduire non seulement le nouveau-né, mais plusieurs enfants, de toute taille, même âgés de douze ans ». « On sonnait et la soeur venait prendre le petit abandonné ». Après avoir été baptisé, l'enfant rejoignait la crèche où des nourrices le prenaient en charge. Car, quelle que soit son origine - il peut venir de départements extérieurs et certaines personnes faisaient office d'intermédiaires - une inscription était portée sur les registres de naissance de la ville de Bordeaux. L'histoire de cet enfant s'arrêtait là. En ce qui concerne les survivants, des petits dossiers regroupent des traces de la vie l'enfant, complétant les informations figurant sur le registre: séjours chez des familles, mariage, ou problèmes divers liés à l'enfance ou à l'adolescence de ces enfants ou très jeunes adultes. Les enfants étaient mis en nourrice dans le nord-Gironde, le sud de la Charente-Inférieure, de la Charente et dans l'est de la Dordogne. Seller Inventory # ASY5684
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