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A) 8 lettres autographes signées d'Edouard Pichon à sa belle-soeur (l'une incomplète, certaines avec ajouts autographes signés de Hélène Pichon) : 8 pp. in-4 et 6 pp. in-8, certaines datées (1937-1939) ; B) 34 lettres autographes signées de Hélène Pichon à sa soeur (certaines avec ajouts autographes signés de Edouard Pichon) : 59 pp. in-4 et 14 pp. in-8 [1938-1939]. Dans cette correspondance familiale, il est beaucoup question de la santé de l'un ou de l'autre des époux (Edouard Pichon souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu et Hélène Pichon de la tuberculose), mais aussi des "Mélanges Pierre Janet" dont E. Pichon s'occupait de la publication (on apprend ainsi que "Bergson envoie 100 francs, mais n'écrira rien parce qu'il a des insomnies (Edouard ne comprend pas cette raison de ne pas écrire, au contraire !).") On apprend aussi que, trop souffrant, Pichon prévoit de faire donner l'une de ses communications de psychanalyse par "Mlle Marette" (Françoise Dolto). Dans une autre lettre de H. Pichon, il est encore question de la future Françoise Dolto : "[Edouard] a eu hier une conversation longue et animée avec Mlle Marette (psychanalyste qui vient maintenant l'aider à la consultation) sans fatigue". Helène Pichon toujours : "Hier j'ai été un instant dans les jardins de la fondation Rotschild serrer quelques mains psychanalytiques. Anna Freud très liebenswürdig, essaiera peut-être de venir voir Edouard. Jones de Londres trouve que je ressemble à mon père et déplore l'attitude de celui-ci vis à vis de la psychanalyse, qui le prive de tirer tout le parti qu'il aurait pu de son immense matériel clinique et de sa pénétration psychologique". L'antisémitisme du couple perce parfois quand ils évoquent leurs amis juifs : "Ainsi Wahl ne joue pas avec ses gosses ! Entre nous, ma chère, ce "suradultisme", comme dirait votre beau-frère, est bien juif" (EP), ou "le juif Minkowski lui a sûrement transmis la parole peut-être imprudente d'Edouard" (HP). L'ombre de la guerre qui approche est quant à elle omniprésente. Toujours, à propos des mêmes, Hélène Pichon : "Vendredi la visite des Minkowski était assez impressionnante, leur première idée de gauchards est qu'il faut "lui" rentrer dedans et leur seconde idée de philosophes humanitaires était l'horreur profonde de la guerre (ils ont un fils qui fait son service aux alpins), ils ne pouvaient même plus regarder le jardin, le beau temps, tant ils étaient angoissés." Personnage d'une grande richesse, d'une infinie curiosité et très complexe, Edouard Pichon est un contemporain et - par son intérêt pour le langage - un précurseur de Lacan, qui lui reprendra - entre autres - le concept de forclusion. Il est l'un des membres fondateurs du groupe de L'Evolution psychiatrique et de la Société Psychanalytique de Paris (dont il fut président de 1935 à 1937). Avec son oncle Jacques Damourette, il est l'auteur d'un monumental Essai de Grammaire française dont la publication s'étala sur près de 30 ans. Il fut également fervent maurrassien tout en étant dreyfusard, et le gendre de Pierre Janet sans être janetien. (Voir à son sujet, E. Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France, t. 1, pp. 297-320). Nota : ce document ne pourra être exporté en dehors de l'Union Européenne sans autorisation préalable du ministère de la Culture, formalité pouvant prendre plusieurs jours. Seller Inventory # 4293
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